La lutte contre le harcèlement scolaire n’est pas cantonnée à une journée symbolique. Depuis 2019, le collège Les Amandiers déploie le programme national pHARe (Programme de prévention du harcèlement à destination des écoles, des collèges et lycées). Un dispositif structurant qui mobilise aussi bien les enseignants que les élèves et qui s’inscrit comme un véritable fil rouge contre le harcèlement.

Lancé juste avant la crise sanitaire, le projet a pris tout son essor au cours de ces trois dernières années. « Nous sommes aujourd’hui une dizaine d’adultes référents formés à la méthode de préoccupation partagée et 18 élèves ambassadeurs jouent un rôle clé de relais » expliquent les deux coordinatrices, Diana Carlier (professeure de français) et Christel Morvan (secrétaire de direction).

L’objectif du programme ? Sensibiliser, prévenir et réagir le plus tôt possible car ce que le grand public désigne communément sous le terme de "harcèlement" cache souvent une réalité bien plus complexe faite d’intimidations, de conflits ou de signaux faibles qui peuvent basculer vers des situations graves s'ils ne sont pas identifiés à temps.

UN FIL ROUGE ÉDUCATIF TOUT AU LONG DE L’ANNÉE

Au collège, chaque niveau est concerné. Les élèves de 6^e travaillent en cours de français autour du roman "Des bleus au cartable" de Muriel Zürcher qui explore tour à tour le point de vue du harcelé, de l’intimidateur et du témoin. Pour les 4^e, ce sont des pièces de théâtre autour de la thématique et organisées avec le soutien de la mairie comme "Harcèle-moi si tu peux" qui sont proposées. Les élèves de 5^e, quant à eux préparent une œuvre collective pour faire passer un message visuel fort : "Non Au Harcèlement". Pour cela, ils se disposeront sur le sol du stade de manière à former ces 3 lettres géantes. Cet ensemble d’élèves sera alors photographié et filmé depuis le ciel à l’aide d’un drone pour pouvoir lire facilement : "NAH", abréviation et marqueur fort de la campagne. À suivre…

D’autres actions ponctuent également l’année : concours vidéo national, création d’affiches, diffusion de goodies (badges, porte-clés) rappellent aux collégiens qu’ils ne sont jamais seuls.

Le 6 novembre, le jour de la Journée Nationale de Lutte contre le Harcèlement, une grande mobilisation  a eu lieu autour d’ateliers, de jeux de rôle, d’interventions des ambassadeurs et de la diffusion du clip réalisé par les élèves.    

  DES ÉLÈVES AMBASSADEURS

Recrutés sur la base du volontariat, certains élèves peuvent même être ambassadeurs. Au nombre de 18 cette année, ils constituent un maillon essentiel dans la lutte contre le harcèlement.

Ils sont formés à observer, écouter et alerter les adultes référents. Ils ne résolvent pas les situations, mais contribuent à rompre le silence et à mettre en lumière le moindre isolement, les moqueries ou les humiliations répétées qui pourraient passer inaperçues.

« Ce qui compte, c’est que les élèves se sentent légitimes à venir nous voir. Même si ce qu’ils rapportent s’avère être un simple conflit, nous préférons une vigilance accrue à une absence de signalement. » confie Christel Morvan.

UN PARTENARIAT AVEC LES PARENTS

Les familles sont également associées à cette démarche. Dès la rentrée, une communication leur est adressée : coordonnées des référents, rappel des dispositifs existants, incitation à signaler toute préoccupation. Affiches, réunions de rentrée et messages réguliers renforcent ce lien. Car un changement de comportement, une chute de résultats ou un refus d’aller à l’école sont souvent d’abord perçus à la maison.
 

Le message du collège est clair : la prévention du harcèlement scolaire ne relève pas de la seule répression. Elle repose sur une mobilisation collective, une sensibilisation constante et un accompagnement bienveillant.