- Accueil
- Carrières-Mag
- Quand l’histoire carrillonne se raconte…
Quand l’histoire carrillonne se raconte…
Quand l’histoire carrillonne se raconte…
L’Association Histoire et Sauvegarde du Vieux Carrières (AHSVC) vient d’éditer deux magnifiques ouvrages sur l’histoire de la ville. Des livres richement documentés que nous présente Elisabeth Saunier, présidente de l’AHSVC.
Ces deux ouvrages, édités en partenariat avec la Ville et le Crédit Mutuel de Carrières-sur-Seine, abordent le riche passé de notre commune selon deux thèmes distincts.
Le premier s’intéresse aux Sites remarquables de Carrières, à commencer par la grange dîmeresse, véritable pivot économique de la cité pendant le Moyen-Âge, lorsque Suger fonda la "villa nova" de Carrières-Saint-Denis le 15 juillet 1137. La grange est classée aux Monuments historiques.
Dirigée par les trésoriers successifs délégués par l’abbaye de Saint-Denis, Carrières connut des siècles de stabilité, se consacrant à l’extraction de la pierre, au maraîchage et à la vigne. Seigneurs religieux et nobles se côtoyèrent sans rivalité, les uns se contentant de prélever leur dîme et d’étendre leur fief, les autres aménageant leurs domaines. C’est le cas de Simon Le Tellier, médecin ordinaire du roi Louis XIII, qui aménagea le manoir et son terrain adjacent qui deviendront notre mairie actuelle et son parc classé parmi les "plus beaux jardins de France".
La vie était rythmée par les célébrations religieuses et notre église Saint Jean-Baptiste fut dotée dès le XIIe siècle du fameux retable sculpté dans la pierre de liais qui figure en bonne place dans les collections des sculptures médiévales du musée du Louvre. Sa découverte et son rapatriement par Viollet-le-Duc sont dignes d’un roman d’aventures !
Mais Carrières ne serait pas ce village authentique que nous connaissons sans le travail de ses habitants. Nous leur devons également :
-
le moulin tour, construit avant 1479, fonctionnant jusqu’au XIXe siècle,
-
le pressoir de Michel Sarazin à la Cour du Soleil, datant du XVIIIe siècle, classé à l’inventaire des Antiquités et Objets du département des Yvelines,
-
les maisons troglodytiques de l’impasse du Pressoir et des impasses de la rue Gabriel Péri,
-
les nombreuses carrières, souterraines ou à ciel ouvert, dont la fameuse carrière du "Trou sans Bout", à la Cour du Soleil (impasse du Pressoir) où l’association AHSVC présente ses collections d’outils anciens,
-
le lavoir du chemin de halage qui rappelle le labeur des lavandières.
Sans oublier la Seine, source de revenu, d’inspiration et de distraction : la Seine fut utilisée par les chalands amenant les blocs de pierre sur les chantiers de construction de Paris et de Saint-Denis, et par les lavandières lavant le linge de la clientèle parisienne. Elle inspira également les peintres impressionnistes, fauves et cubistes tels que Monet, Derain, Vlaminck, Braque, accueillis aussi à la guinguette Lemaire sur l’Île Fleurie… Enfin, les célèbres jouteurs de Carrières défièrent les communes voisines au cours de combats mémorables, lors des fêtes communales.
Bref, ce livre rappelle l’ancien temps où l’on savait s’amuser et rire à la hauteur du dur labeur quotidien.
Le second ouvrage s’intéresse aux Personnalités historiques et locales de Carrières, fort nombreuses, qui ont contribué à façonner notre village.
Suger est la figure marquante des personnalités historiques car c’est lui qui fut à l’origine de notre fondation officielle en 1137. Il exploita notre fief par l’intermédiaire des trésoriers de l’abbaye de Saint-Denis, pour sa pierre, son vin et la continuité de la Seine jusqu’au Pecq.
On relève la présence de plusieurs descendants de la noblesse à Carrières :
-
Guillaume Bateste, qui donna à l’abbaye le terrain de notre future église Saint Jean-Baptiste,
-
Thomas Turquam, magistrat de la cour des Monnaies,
-
Simon Le Tellier, médecin ordinaire du roi Louis XIII, qui aménagea le manoir et son terrain adjacent qui deviendront notre mairie et son parc actuels,
-
Nicolas Legoust, le très pieux buvetier du Palais,
-
Alain Schmid et Nicolas Florent Matis, arpenteurs géographes du roi,
-
Claude François Marie de Belloy, chevalier lieutenant du roi,
-
Arnaud de Silhouette,
-
la comtesse de Bussy, sacrifiée à la vindicte de Fouquier-Tinville…
La Révolution française mit fin à l’Ancien Régime, libérant les énergies et les compétences de chacun. Maires, instituteurs et curés, piliers de la société, s’investiront au service de leurs concitoyens ; entrepreneurs et commerçants feront preuve de créativité ; gens de la terre tireront le meilleur de leurs champs, de leurs vignes et de leurs carrières de pierre. C’est l’ère des Commartin, Sarazin, Lemaire, Volant, Voillereau, Bresnu, Lecoq, Daubin, Suzanne, Borreau, Gandillet…
C’est grâce à eux que Carrières-sur-Seine est devenue ce qu’elle est : un village d’aspect rural, encore arpenté par les tracteurs, à un vol d’oiseau de la capitale, façonné par l’histoire des siècles et par le labeur de ses habitants.
Contact
06 08 81 11 13
elsaunier@yahoo.fr
Infos pratiques
Ouvrages : Les Personnalités historiques et locales de Carrières et Les Sites remarquables de Carrières
Également disponible : Impressionnistes, fauves et cubistes à Carrières
En vente (20€) à la Maison du Patrimoine ou auprès de l’association AHSVC
Date de publication
22/10/2025
Dernière modification
22/10/2025