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Carrières à travers ses lieux dits
Vous pensez connaître votre commune ?
Et si l'on vous dit : « Les Champs Daubain », « La Plaine aux Outardes », « Les Dîne Chiens »… Evidemment, ces lieux existent.
Mais pouvez-vous les situer ? Laissez-vous guider par Daniel Willemain à travers ces lieux-dits et anciennes rues du Carrières d'un autre siècle. Entrons dans le XVIIe et XVIIIe siècle.
Les Champs Daubain
Cet endroit englobait les rues suivantes : allée des Pommiers, rue Louis Gandillet, rue Gambetta.
La Croix des Dîne Chiens
Le quartier des Dîne Chiens a une histoire particulière. Henri IV qui venait chasser sur nos terres, où existaient des réserves à gibier,
faisait dîner ses chiens à cet endroit ; d'où le nom de la croix des Dîne-Chiens.
Lieu-dit qui se trouve à l'intersection de la rue de Buzenval et de l'avenue Jean-Jacques Rousseau dans le quartier du Réveil Matin.
La Plaine aux Outardes
Ce lieu-dit se trouvait tout simplement à la place de la cité du Petit Bois aujourd'hui. La rue des Cent Arpents, rue des Alouettes, et la RD 311 en faisaient partie.
Les outardes sont des oiseaux échassiers au corps lourd, recherchés pour leur chair savoureuse. La grande outarde (environ 1 mètre), qui passe en France en hiver est devenue très rare.
Aujourd'hui, on rencontre surtout la petite outarde (environ 50 cm) ou canepetière. Un lieu-dit où les outardes se plaisaient certainement à venir.
La côte d'Auxerre
En parlant de la côte d'Auxerre, nous faisons référence à la rue Aristide Briand et au quartier du stade des terrasses. La Courbe Le lieu-dit « La Courbe » s'étendait : de la rue Arago, à la rue Marceau, au passage Anatole et à une partie de la rue Paul Doumer (de la rue Arago à la rue Danton).
La Place Abbé Borreau
Connaissez-vous l'abbé Borreau ?
Remontons au 19ème siècle et plus exactement à la guerre Franco-Prusse de 1870-1871.
Après le désastre de Sedan, les armées prussiennes se précipitent vers Paris pour s'emparer de la capitale. Les ponts qui relient la boucle de Seine à Rueil sont détruits. Pour suppléer l'absence du curé de Chatou, les paroissiens font appel à l'abbé Guillaume Borreau, alors curé de Carrières-Saint-Denis. Pour se rendre quatre fois par semaine à Chatou, il affronte le feu continu des canons du Mont-Valérien qui abreuve la route entre Carrières et Chatou.
Un jour, alors qu'il effectuait ce trajet, l'abbé découvre gémissant le long de la route, un soldat badois grièvement blessé. Il le relève et l'emmène jusqu'à Chatou pour que lui soient procurés les soins nécessaires.
Quelques jours plus tard, le 9 octobre, la cloche de l'église se met à sonner brusquement. Les Prussiens, qui occupent alors nos territoires, surpris, croient à un signal donné aux assiégés. Ils se précipitent dans l'église, montent au clocher et y trouvent des fusils et des cartouches, armes provenant des soldats français blessés. Le colonel Crusius fait alors arrêter, séance tenante, François Laubeuf et M. Duvivier, secrétaire de mairie.
Dès qu'il fut informé de la sentence - condamnés à être passés par les armes- notre abbé intervint en leur faveur. Il se présenta devant le colonel et déclara : « Prenez ma vie, mais ayez pitié de deux pères de famille. S'il vous faut une victime, prenez-moi mais ne faites pas des orphelins ». Mais le colonel prussien, averti par le docteur ayant soigné le soldat prussien, de l'acte d'humanité accompli par l'abbé Borreau envers un soldat ennemi, décida d'accorder sa grâce aux deux pères de familles.
Rues Albert Suzanne, André et Robert Fleury, Armand Bresnu
Toutes ces rues font référence à des soldats morts aux champs d'honneur lors de la guerre 1914-1918.
Vallée aux Génin
À cet endroit, au XVIIe siècle, on y trouve un « Génin » carrier et vigneron de son métier. Le dernier du nom qui habita le lieu, au XXe siècle, fut monteur et réparateur de vélos.
Rue Louis Gandillet
Anciennement rue des Vignobles. Louis Gandillet fut un des 27 résistants qui fut fusillé à Chatou le 25 août 1944.
Rue Louis Leroux
Anciennement rue et lieu-dit du « Grand Champ ». Louis Leroux fut secrétaire de mairie des années 1930 à 1950.