De Quadraria à Carrières-sur-Seine, histoire d'un village des bords de Seine

Carrières n’était à l’origine qu’une simple terre occupée par des hommes s’abritant dans des carrières naturelles et vivant de pêche, de cueillette, et de chasse.

plan de Carrières-St-Denis datant du 18e siècle

Les premières traces de l’existence du hameau de Quadraria ou Carriera apparaissent avec l’empire romain (à partir de 753 av. J.-C.). Avec la chute de l’empire romain (476 ap. J.-C.), Quadraria entre dans une époque troublée. Situé sur le fleuve, le bourg se trouve sur la route des raids des « Northmen » (les Vikings) et vit une longue période de violence et de pillages.

C’est au XIIe siècle avec Suger, abbé de Saint-Denis et conseiller principal du roi Louis VI Le Gros, que la ville est véritablement fondée. Faisant partie d’un vaste projet politique et économique de création de villeneuves pour enrichir la puissante abbaye royale de Saint-Denis, Carrières est officiellement donnée par Suger au Trésor de l’abbaye en 1137.

La population se concentre autour de la grange dîmeresse où les moines de Saint-Denis, qui sont alors les seigneurs de Carrières, perçoivent l’impôt sur les récoltes des paysans.

L’extraction de la pierre de liais (roche calcaire) se développe pour alimenter la construction de bâtiments religieux, en particulier la basilique de Saint-Denis.

Les rois de France se succèdent et Carrières-Saint-Denis devient une petite localité active et prospère.

Mais sous le règne de Louis XVI, Carrières entre dans une période de misère. Avec la Révolution française, Carrières-Saint-Denis prend le nom laïc de Carrières-sur- Seine en 1793. La ville retrouvera son ancien nom en 1808 avant de devenir définitivement Carrières-sur-Seine en 1905.

En 1817, Carrières-sur-Seine compte 962 habitants et ses activités principales sont la viticulture, l’agriculture céréalière et l’exploitation des carrières de pierres. Celles-ci déclinent définitivement à l’aube du XXe siècle au profit de la culture du champignon qui s’engouffre dans les carrières souterraines fraîches et humides, et de la culture maraîchère.

À la fin du XIXe siècle, les bords de Seine sont fréquentés par les peintres impressionnistes qui y puisent leur inspiration. Monet, puis plus tard Vlaminck, Derain et Braque, couchèrent sur leurs toiles les paysages de Carrières.
Malgré son expansion économique et démographique, Carrières-sur-Seine a su préserver le charme de son ancien village, à seulement 12 km de Paris.